Perché sur un « pog » (montagne en forme de pain de sucre de Montségur) de 1.207 mètres d’altitude, le château de Montségur concentre l’essentiel de l’histoire de la religion cathare, une secte hétérodoxe du Moyen Age issue du christianisme, répandue dans le Sud-ouest de la France vers le XIIIème siècle. Reconverti en site touristique, c’est un lieu qui est véritablement à découvrir.
Sis dans la commune de Montségur, faisant partie intégrante du département d’Ariège et de la région Midi-Pyrénées, près de 10.000 visiteurs se partagent chaque année l’émotion, la sensibilité ainsi que le mythe que dégagent ce château abondant d’histoire. Les touristes inconditionnels de Montségur ne se lassent de se rappeler les évènements dramatiques qui se sont déroulés sur les lieux, notamment durant l’avènement de la forte répression de l’armée du Pape dans cette région afin de ramener les « moutons » (cathares) qui se sont déviés du droit chemin.
Se brûler vif
Refuge des cathares en ce temps, le château de Montségur a fait, en effet, à maintes reprises l’objet d’un siège qui n’a porté ses fruits que lors de la quatrième tentative où Blache de Castille et Louis IX désignent Hugues des Arcis, un des officiers royaux de France à Carcassonne et Pierre Amiel, évêque de Narbonne pour faire tomber les cathares en ce temps. « Ils ont diligenté une armée de 10 000 hommes.
Ces derniers enceindraient cette forteresse, n’abritant que 400 cathares, durant 11 mois. Puis, les cathares ont fini par capituler le 16 mars 1244. Ils rejoignent un à un les pieds du « pog » pour ensuite se brûler vif dans un bûcher en marque de fidélité envers leur religion », narre un guide du site à un groupe de touristes ébahis par son histoire. Un monument a été érigé à cette place en guise de mémoire aux 230 hommes et femmes qui se sont martyrisés pour leur foi.
Saint Graal
Depuis, le château a été conféré au lieutenant Guy de Lévis. Des transformations ont été entreprises à l’époque pour donner l’aspect actuel du château avec trois grands murs de protection du côté de la route qui mène au château, et un tour de guet en saillie sur 80 mètres de falaise de l’autre côté. Et à l’intérieur, plus au nord-ouest du château, se disposent des terrasses marquant l’existence d’un village.
Mais les mythes autour de ce château fascinent autant les visiteurs car à en croire les dires, le Graal (une coupe où l’on aurait recueilli le sang du Christ) serait un des trésors de la religion cathare enfouie dans ce château. Sans parler du phénomène solaire du solstice d’été et d’hiver qui suscite à ce jour la curiosité.
En visitant le château de Montségur (plus de 100.000 visiteurs annuellement), vous percevrez alors tout le pathétisme qui se dégage du site lorsque l’on tente d’imaginer ce qu’a pu être, durant l’hiver 1243-1244, le siège de cette « citadelle du vertige ». Demandez-vous par exemple comment, pour les 400 personnes retranchées, les conditions de vie, déjà austères en temps normal, furent rendues encore plus dures par l’isolement résultant de ce long siège de 10 mois. Vous aurez alors une pensée pour ces 220 cathares qui, ne voulant pas renier leur foi, choisirent de mourir et de monter eux-mêmes sur le bûcher allumé en contrebas du château, un 16 mars 1244. Ainsi sonna la fin annoncée du catharisme.