Classé Monument Historique, le Palais Idéal du facteur Cheval désigne un mausolée de pierres et de ciment unique en son genre. Plutôt insolite, il est en effet un bel exemple de l’Art Naïf, rappelant les tableaux surréalistes de Dali ou de Moreau. Tantôt château, tantôt labyrinthe, tantôt grotte, le chef d’œuvre ne cesse d’étonner ses nombreux visiteurs.

L’œuvre d’un seul homme

facteur-chevalIl s’agit en fait d’un palais qui a été réalisé, au XIXème siècle, par Ferdinand Cheval, un boulanger reconverti en facteur. Lors de ses tournées, il tombait souvent sur des cailloux d’une étrange beauté. Il décida alors d’en faire une collection, puis de libérer ses talents de création… Les sculptures d’animaux furent ses premières œuvres, qu’il monta en mariant tout simplement les roches collectées avec du ciment. Idem pour le bassin, la cascade, la grotte, le labyrinthe, le calvaire, les escaliers, les galeries, les niches, les statues et les tours. C’est ainsi que le fameux sanctuaire de 600 m² de pierre du facteur Cheval est né…

Un palais dédié à la nature et aux croyances universelles

En tant que temple de la nature, le Palais Idéal du facteur Cheval abrite une fontaine. L’on peut également y trouver différents sculptures d’animaux fantastiques ainsi que des plantes toutes aussi surprenantes et fabuleuses les unes que les autres.

Les croyances humaines y sont également mises en avant, le christianisme par une crèche de coquillages et une grotte de la Vierge, et l’hindouisme par un temple hindou. La religion musulmane y a également sa place, représentée par une mosquée, à l’entrée de laquelle est inscrit « Les fées de l’Orient viennent fraterniser avec l’Occident ». La culture égyptienne est quant à elle représentée par le tombeau égyptien dans lequel le facteur voulut reposer en paix avec sa femme.

Un testament géant

Si le facteur Cheval a créé son palais imaginaire, c’est aussi pour prouver aux générations futures qu’à cœur vaillant, rien n’est impossible. On retrouve d’ailleurs cette inscription dans le palais. On peut également y lire « Tout ce que tu vois est l’œuvre d’un paysan », ou encore « Plus opiniâtre que moi se mette à l’ouvrage ». Bref, le facteur souhaita que son palais puisse témoigner de son courage et de son hardiesse, parce que le palais ne relève, notons-le, d’aucune technique architecturale. Il ne dépend non plus d’aucun courant artistique. Et dire qu’il mesure plus de 26 mètres de longueur et 12 mètres de hauteur….

Pour information, Ferdinand Cheval mit 33 longues années pour bâtir son palais avec abnégation et détermination. Déçu par le fait qu’il ne pourra jamais y être inhumé, il décida d’arrêter la construction en 1912 pour se concentrer dans la conception d’un autre édifice, ou plutôt un tombeau, au sein du cimetière de sa commune. Il s’y consacra pendant 8 ans. Des visiteurs du monde continuent de venir l’y rendre hommage.