Blablacar a récemment acquis la compagnie d’autocar Ouibus. Aujourd’hui, avec ses 3 000 gares régionales, 300 gares TGV, 30 000 points de rencontre Blablacar ainsi que 300 relais Ouibus, il devient un acteur très important dans le secteur du transport en commun. Les impacts, les changements de prix, les nouveaux trajets… nous allons faire le point sur ce grand projet tant attendu.

Blabacar s’impose comme le nouvel acteur du bus

Comme vous le savez très certainement, le concept du covoiturage Blablacar est très simple et très populaire. Il a pour rôle de mettre en relation des passagers et des conducteurs qui ont le même trajet. Les coûts sont alors partagés entre les deux parties. Aujourd’hui, la compagnie Blablacar compte plus de 40 millions de membres, qui se trouvent dans 22 pays dans le monde.

Depuis peu, elle a déclaré avoir racheté les autocars de la SNCF. Cette nouvelle stratégie est très importante pour la société, car elle comporte des aspects financiers et économiques colossaux. Toutefois, son intérêt principal se trouve aussi ailleurs, car cette opération signifie que trois acteurs clé dans leurs spécialités se rassemblent en une seule entreprise. C’est donc une opération qui pourrait modifier l’approche des déplacements dans les 10 à 20 années à venir.

En termes de stratégie, ce rachat de Ouibus tourne autour de multiples de 3. Il y a 300 relais Ouibus, 300 gares TGV, 3 000 gares régionales ainsi que 30 000 points de ralliement Blablacar. Si vous effectuez une interconnexion de ces trois réseaux avec les algorithmes de réservation qui font évoluer le covoiturage, les trains et les bus Macron, vous obtiendrez un plan unique qui recouvre tout le territoire.

blablacar rachete ouibus

Les prix vont-ils baisser avec ce rachat ?

Les tarifs de bus, de covoiturage, de trains vont-ils vraiment baisser après cette opération importante qu’est le rachat de Ouibus ? D’après Nicolas Brusson, le cofondateur et directeur général de Blablacar, le covoiturage va encore évoluer, car il n’est qu’à ses débuts. La preuve, sa plateforme va procéder au rachat de Ouibus, qui est la filiale des bus Macron à la SNCF. Il promet alors que les passagers seront toujours gagnants, bien que dans un premier temps, les tarifications ne seront pas modifiées.

La compagnie de Nicolas Brusson doit d’abord devenir le propriétaire de la totalité des actions de Ouibus et elle a déjà effectué une levée de fonds de 101 millions d’euros. Notons que le groupe public participera également à cette levée de fonds, ce qui implique qu’il entre au capital de la plateforme. Les dirigeants de Blablacar ont par ailleurs souligné que même si les tarifs ne vont pas changer dans un premier temps, les clients seront toujours gagnants, car il y aura une optimisation du réseau.

Quand leurs taux de remplissage seront plus conséquents, ils pourront baisser les tarifs. Cependant, il est intéressant de noter que l’Arafer veille au bon fonctionnement de ce marché. Elle a pour principal rôle de veiller à ce que les nouveaux services de transport par bus ne chamboulent pas l’équilibre économique des services publics conventionnés, trains d’équilibre du territoire, TER ou routiers sur les nombreuses liaisons de 100 km au maximum. Pour les usagers, il n’y a donc pas de crainte sur les hausses de prix.

Balblacar va-t-il proposer des trajets de bus et de covoiturage ?

Ce rachat a pour but de développer les synergies. Avant tout, le passage total à un business model basé sur une plateforme, contrairement à Flixbus qui ne possède aucun autocar, permettra de faire baisser certainement le coût d’exploitation des lignes d’autocars. Il est surtout question ici de devenir un intermédiaire entre les autocaristes qui sont indépendants et les passagers. Tout cela repose bien évidemment sur des partenaires extérieurs, ainsi que sur de la sous-traitance.

Puis, une gestion encore plus souple du réseau sera effectuée. Déjà, il faut souligner que l’offre des lignes d’autocars pouvait aisément changer, et cela, sans nécessiter un coût important selon les événements spéciaux et la saison. Aujourd’hui, l’offre peut changer de façon plus facile selon les saisons. Par exemple, des lignes creuses en autocar peuvent être changées par du covoiturage.

Enfin la compagnie pourra, dans un futur proche, proposer aux usagers une offre « train et covoiturage » grâce à un partenariat passé avec la SNCF. Dès l’été 2019, la plateforme de voyage de la SNCF, oui.sncf proposera une combinaison de train/autocar, puis après de covoiturage.

La SNCF a donc pour objectif stratégique de faire en sorte que sa plateforme devienne un assistant personnel de mobilité qui propose même des solutions de transport que la concurrence ne pourra pas offrir. Vous l’aurez compris, ce rachat redistribue les cartes avec la SNCF. D’ici la fin de cette année 2018, la compagnie Blablacar va proposer des trajets en autocar et en covoiturage. Vous pourrez voir cela sur la plateforme de oui.sncf. Cette acquisition permettra donc de diversifier et d’accélérer les lignes qui recouvriront un jour toute l’Europe. Et justement, Blablacar possède déjà une grande communauté de 65 millions d’usagers et elle est présente dans 22 pays.

Quel sera l’impact de ce rachat ?

Il est d’abord clair que ce rachat permettra d’avoir une mobilité unique en Europe. Par contre, pour que ces 3 réseaux (train, bus et covoiturage) ne se cannibalisent pas, il est primordial d’adopter les bonnes stratégies et d’avoir une intelligence collective. Par ailleurs, il y a également la nécessité économique en ce qui concerne la SNCF. Elle doit vraiment se concentrer sur son secteur, car la concurrence européenne fait aussi son entrée. En effet, Ouibus est un succès assuré avec ses 40 % du marché pour les autocars long-courriers et ses 14 millions de passagers.

Mais sachez que c’est également un gouffre financier qui enregistre 30 à 40 millions de pertes. Blablacar est aussi en phase d’évolution constante, se développe considérablement et arrive enfin à équilibrer ses comptes. N’oublions pas qu’elle a beaucoup emprunté et doit élargir son portefeuille client. Chacun dans son secteur peut sûrement survivre, mais en travaillant ensemble. Ils ont l’avantage de créer une mobilité unique en Europe. De plus, ils possèdent un atout indéniable qui est le regroupement de ces nombreux moyens de transport sur OUI-SNCF, qui est la première plateforme de e-transport français.

En ce qui concerne le plan social, il est certain qu’un plan de sauvetage de l’emploi se fait ressentir chez l’autocariste. Environ une centaine des 200 employés, qui sont majoritairement des conducteurs, devront être transférés à la SNCF ou bien dans ses filiales.